Perdu dans la jungle

Bonjour, cette fois j'ai voulu représenter un B17 crashé dans la jungle et retrouvé 60 ans plus tard par la société Fogg's explorations.
Toute la difficulté de cette représentation réside dans le fait qu'il faut imaginer le résultat final avant l'action et détruire l'avion de
manière réaliste avant montage c'est à dire sur grappes. Autant vous dire que j'ignorais alors que je me lançais dans un travail
des plus déprimants, ne penser que "destruction" finit par marquer le bonhomme.
Donc destructions, certes, mais pas n'importe comment. Ancien de l'armée de l'air j'ai eu l'occasion de rencontrer de ces vieux coucous
terminant leur carrière sur un coin d'herbe au fin fond d'une base aérienne et j'ai pu en tirer de précieux renseignements et photos.
Les avions sont en alu, les plaques rivetées sur des montants, également an alu mais d'une autre couleur, vert caca d'oie en ce qui
concerne les américains. le jeu consistait donc à découper l'avion dans l'épaisseur du plastique formant la maquette afin d'enlever des plaques
tout en laissant apparaître les montants. Deux outils sont nécessaires pour ce genre de travail : un porte mines (qui servira à tracer)
et une fraise (et même plusieurs, ça s'use aussi ces petites bêtes là) de dentiste montée sur une petite perceuse électrique.
Eh oui les amis, la réalisation de certains dioramas passe nécessairement par l'amitié avec votre dentiste...

Premières découpes après traçage :



 

Ci-dessus, j'en ai profité pour découper la porte latérale







on avance tout doucement.

Le pilote est toujours aux commandes de son appareil  :

Toutes les pièces de la maquette seront ainsi victimes du temps et de la jungle,
les verrières :









Le B-17 B fait son premier vol le 27 juin 1939.

 chouette

Quand je vous disais que la destruction était très longue :


Les capots moteurs y passent également :


La verrière est éclatée sur le dessus, les éclats d'aluminium sont faits avec du papier... alu...


le tableau de bord subit le même sort :


sans parler de la soute à bombes dans laquelle les bombes rouillent tranquillement :

Il a eu beaucoup de chance, se crasher sans pouvoir larguer ses bombes est généralement voué à une explosion au contact.
Ce qui l'a sauvé, c'est qu'il à touché  dans un marais... Il va donc falloir en créer un...

Mais pour l'heure il s'agit d'assembler toutes ces pièces tordues, pourries, rouillées, dans une cellule déchiquetée :







Puis on commence les premières couches de peinture, sur fond d'alu (humbrol), au pinceau. Je ne sais si vous le savez
mais l'alu des avions jaunit puis devient marron-jaune avant de se désagréger...


La désagrégation progresse sous mon pinceau :

Montage des moteurs et mise en peinture :

j'adore

Pose et destruction des marques de nationalité :






Vue générale de l'avion terminé :

Merci de ton intérêt Dakota.

Bien, mais je vous parlais d'un marais... Il va donc falloir le réaliser. Avant cela, je vais mettre une falaise dans
un angle du diorama, elle se prolongera sur deux côtés, pour augmenter l'impression de tassement de l'appareil
dans la jungle.
Pour la falaise j'utilise des plaques de polystyrène, tracées suivant la technique des courbes de niveaux que l'on
trouve sur toutes les cartes routières et je vais les superposer en les décalant, ce qui me donnera des surplombs
ou des grottes suivant le cas. Exemple :



Une fois collées et travaillées à la dremmel munie d'une ponceuse rotative (attention, port d'un masque obligatoire si vous ne
souhaitez pas vous emplir les poumons de micro particules de polystyrène), cela donne ceci :


Je vais mettre une cascade dans le coin, le tracé sur le contre plaqué correspond à la découpe nécessaire pour loger l'eau
de la chute qui disparaitra par la petite grotte à gauche.

La mise en peinture suit toujours le schémas jus humbrol et essence à briquet :




Trois sortes de gris (humbrol) sont ensuite appliquées pour accentuer le relief avant collage de la terre moulue dans les
creux et de l'herbe par dessus.

J'ajoute des arbres dont les racines plongeront jusqu'en bas pour aller chercher l'eau :

La cascade :
toujours en liquide GPP puis repeinte avec des touches de blanc acrylique :





Elle descend du sommet pour se jeter en bas, la fin de la chute d'eau est maintenue verticale par un morceau de plastique
transparent. J'ai rempli le trou avec du produit GPP et posé le tapis d'herbe (Faller) qu'il faudra  repeindre pour plus de réalisme.

A suivre...

Je reste admiratif devant un tel travail, vivement la suite

Merci de ton intérêt Jean-Michel

La suite... oui, évidemment...
je suis parti sur un support en contre-plaqué qui, par définition est plat. Il va donc me falloir créer le relief qui contiendra le marais.
Pour cela j'ai utilisé de la pâte de boîte d'œufs. C'est très pratique, mais je présume que vous connaissez. jevous donne la recette tout de même au cas où...
Découpez des boîtes à œufs sans étiquettes collées dessus ou des plateaux à œufs récupérés chez votre crémier. (comme quoi, la création de certains dioramas passe par une amitié avec le crémier).
Détrempez les petits morceaux (plus ils sont petits mieux c'est pour la suite) dans de l'eau chaude, au moins 48h (en renouvelant l'eau chaude. J'utilise pour cela un pot de 50cl de crème fraiche ou un sceau qui contenait des boules de graisse pour les oiseaux pour les plus grosses quantités.
lorsque vos bouts de cartons sont mous, essorez-les (pas trop quand même, il faut que le matériau reste humide) incorporez-y de la colle à bois de manière à obtenir une pâte modelable. installez votre pâte modelée sur le support et laissez sécher à cœur (plusieurs jours). Une fois durcie votre pâte de boîte d'œufs pourra être sciée, percée, poncée ou  peinte sans aucun problème.

Début d'installation de la pâte de boîte d'œufs sur l'herbe du décors (tapis Faller) :


Travail de décoration de la pâte (herbe et boue, ajout du produit GPP pour l'eau du marais. Il sera beaucoup plus grand,
mais il vaut mieux travailler par petites zones, on voit mieux où l'on va.


essai de l'avion sur zone, juste pour garder le moral :

Qu'elle talent

Merci Yann

Tout le monde ne bosse pas dans la Fogg's Explorations, y en a même qui prennent du bon temps :



j'installerai(plus tard) un kéké des plages exécutant un plongeon pour épater la dame (figurines Preiser généreusement offertes par l'ami Jef)


La cascade ayant détruit la route en surpolmb, je me vois dans l'obligation d'installer un ponton de fortune pour permettre
le passage des véhicules (brochettes en bois , ficelle et colle à bois :





essais de positionnement avant peinture...

le pont  a été peint et fixé à la falaise, le Kéké fait son numéro :


Des lianes ont poussé Lelong et autour du ponton (fils à coudre enduits de colle à bois et recouverts de flocages divers.

A suivre...

superbe

Mercidevotre intérêt

Parallèlement à l'agrandissement du marais, il s'agit de faire en sorte que la jungle envahisse l'avion. Pour ce faire j'ai demandé à un ami maquettiste corse de bien vouloir m'envoyer des racines particulières qui poussent dans son jardin (comme quoi la réalisation d'un diorama est parfois dépendante d'une amitié avec un autre maquettiste). Ces racines feront d'excellentes lianes envahissantes la carlingue déchiquetée :

installation des racines  garnies de flocage, ajout de lianes (fils à coudre enduits de colle à bois et de flocage...



Installation dans le marais de touffes de feuilles (flocage) et de fleurs (gouttes de colle à bois mises en forme une fois sèche et
peintes en jaune)

la jungle doit être luxuriante :



Installation d'herbes hautes (poils de pinceaux repeints en vert) plantés dans le la pate de boîtes d'œufs :
un palmier a été installé (fabrication maison, je vous expliquerai)



Tous les arbres sont plantés dans de la pâte de boîte d'œufs .


 
différents tons de vers sont utiles.

un arbre déraciné :
prendre une brindille, percer la base et y introduire des racines corses :


au milieu de ces racines, placer un bon morceau de pâte de boîtes d'œufs friche, l'enduire de colle à bois et saupoudrer de
terre moulue (vous ai-je dit qu'il n'y avait plus de moulin à café dans ma cuisine?)


Une fois la terre sèche, remettre de la colle à bois côté surface du sol et saupoudrer de flocage :

Mettre en place sur un lit de pâte de boîte d'œufs.

Le palmier :
récupérer des branches  un peu arquées dans votre jardin, enrouler du raphia autour, le peindre de différents tons de marrons (humbrol)



Les feuilles : de
dans des opercules de boîtes de margarine, desssinez vos feuilles et découpez-les au bistouri : ici j'en ai profité pour
découper des feuilles de fougères géantes (peinte en vert à droite)



 Montez chaque feuille sur un fil de fer (colle 21) que vous plantez au sommet de la branche



Peindre les feuilles dans différents tons de verts, jaunes ou marrons.

Coût moyen d'un palmier du commerce : 10€. coûtde celui-ci : un peu de raphia , colle et peinture, c'est à dire trois fois rien.